Incontinence urinaire masculine


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Signes

L'homme est moins touché par l'incontinence que la femme. Cela est du au fait que le système de continence passif est plus développé chez l’homme que chez la femme. Le système de continence passif repose sur la longueur de l’urètre plus long que chez la femme et sur la présence autour de la portion initiale de l’urètre de la glande prostatique qui quand elle augmente de volume devient source d’obstruction à l’écoulement des urines et de ce fait représente un mécanisme contre une éventuelle incontinence urinaire.

Dans la majorité des cas l'incontinence masculine est une incontinence par regorgement due à une hypertrophie de la prostate.
Les cas d'incontinence liés à une insuffisance sphinctérienne sont peu fréquents et souvent dus à une intervention chirurgicale sur les voies urinaires ou la prostate.



Diagnostic
L’interrogatoire cherchera à identifier les antécédents, les pathologies associées, les interventions sur le bassin, les traitements pris, les circonstances de survenue de ces fuites et l’importance des fuites. Des questionnaires de qualité de vie sont parfois utilisés.
La palpation des fosses lombaires, le toucher rectal, la palpation abdominale à la recherche d’un globe seront réalisés.
Un dosage biologique du PSA et une mesure de la fonction rénale viendront compléter le bilan.
Des examens complémentaires sont parfois nécessaires pour rechercher des facteurs irritatifs (tumeur de la vessie, corps étranger, calculs intravésicaux) par cystoscopie et cytologie urinaire, pour rechercher un obstacle (endoscopie du canal uréthroprostatique ou radiographie), pour identifier le tonus du sphincter (profilométrie uréthrale lors d’un bilan urodynamique) ou pour mettre en évidence une hyperactivité vésicale (cystomanométrie lors d’un bilan urodynamique).

Traitement
Le traitement dépend essentiellement de la cause.

Incontinence par insuffisance sphinctérienne
La rééducation représente la première approche. Elle vise par des contractions répétées du périnée à renforcer les muscles du plancher pelvien.
Tout comme chez les femmes, les bandelettes sous uréthrales occupent une place intéressante dans l’arsenal thérapeutique tout en contraignant à une incision du périnée afin de fixer la bandelette.
Récemment, des ballons sous la vessie autour de l’urèthre pour le comprimer ont été proposés (ballons ACT), adaptables en consultation puisque l’on peut gonfler ou dégonfler le ballon en cas de besoin. Cette technique est encore récente et reste en phase d’évaluation.
Enfin, le sphincter artificiel est indiqué en cas d’incontinence grave ou rebelle aux différents traitements si le sphincter est très affaibli. Cette prothèse est un manchon en silicone implanté autour de l’urèthre. Elle est actionnée par une petite pompe placée sous la peau des bourses. La continence est restaurée dans plus de 95 % des cas mais des révisions peuvent être nécessaires.

Incontinence liée à une hyperplasie bénigne de la prostate obstructive et/ou irritative
Un traitement médical peut être proposé : la phytothérapie (Pygeum Africanum - Serenoa Repens), les alpha-bloquants (Tamsulosine, Alfuzosine, Doxazosine) qui agissent sur le tonus de la prostate et les inhibiteurs de la 5-alpha réductase (Finastéride ou Dutastéride) diminuant le volume de la glande. En cas d’échec, un traitement chirurgical devra être réalisé.

Incontinence par rétention chronique
Le traitement repose sur la levée de l’obstacle s’il est identifié : résection ou adénomectomie prostatique ou section de sténoses uréthrales. En cas de vessie neurologique, des auto sondages ou un sondage chronique sont parfois envisagés.

Incontinence liée à une hyperactivité vésicale
Un traitement symptomatique peut être envisagé par les anticholinergiques et la cause, si elle est identifiée, doit être traitée.
De nouvelles solutions comprennent la neuromodulation, pose de stimulateurs implantés sur les racines nerveuses (pace maker vésical) qui donnent de bons résultats chez les patients bons répondeurs au test qui a été réalisé en première étape. Le taux de succès est 2/3 des cas et il se maintient pour la majorité au cours des années ultérieures. Le principe consiste à stimuler en continu le nerf sacré qui commande la vessie pour restaurer le contrôle mictionnel, grâce à une électrode introduite par ponction au bas du dos et reliée à une pile.
Les injections de toxine botulique A (Botox), connue pour ses vertus relaxantes, peut traiter efficacement l’hyperactivité de la vessie à raison d’une injection tous les 6 à 12 mois. Il convient de renouveler les injections lorsque l’effet s’épuise. Ce traitement est encore en phase d’étude clinique, il peut entraîner un blocage des mictions et la nécessiter de faire des sondages.


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Date dernière révision : 05/02/2021





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