Cancer de la prostate


Document destiné au patient


Epidémiologie
Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l'homme de plus de 50 ans. L'âge moyen du cancer de la prostate se situe aux alentours de 70 ans mais certains hommes sont affectés à un âge plus précoce. Un nouveau cas de cancer sur 4 découvert chez les hommes est un cancer de la prostate.
Son incidence en France est de l'ordre de 90 pour 100 000 habitants.

Prostate


Signes
Le cancer de la prostate évolue à bas bruit sans donner de signes urinaires à ses débuts.
La survenue plus tardive d’une dysurie peut être la conséquence d’une compression qui s’exerce sur l’urètre et la vessie du fait de la présence d’une tumeur. Mais ces signes peuvent prêter à confusion car, à cet âge, on a tendance à incriminer un éventuel adénome de prostate qui s’accompagne également de troubles urinaires, une pathologie n’excluant pas l’autre, ce qui incite à rester vigilant.

Circonstances de découverte
Le cancer peut être diagnostiqué dans le cadre d’un dépistage individuel . Il peut aussi être mis en évidence chez un patient suivi pour un adénome de la prostate ou se révéler d’emblée à un stade avancé.

Diagnostic
La preuve diagnostique est apportée par l’histologie après biopsie de la tumeur. Elle succède au diagnostic clinique (toucher rectal) et biologique (dosage du PSA). 
L’histologie permet de différencier tumeurs bénignes (adénome) et tumeur maligne et, en fonction du grade, de différencier les tumeurs plus ou moins agressives.
La détermination du stade selon la classification TNM
permet d’établir un traitement personnalisé qui variera selon que l’atteinte est limitée à la prostate (intra-capsulaire) ou déjà disséminée (extension ganglionnaire et métastases).

Traitement
Il varie en fonction de la gravité de la tumeur (classification TNM), selon que le cancer est localisé ou métastatique, selon le volume tumoral et l’espérance de vie du patient. On sait en effet que dans bon nombre de cas, une tumeur prostatique connaît une évolution lente qui peut conduire, chez certains patients âgés, à proposer une simple surveillance.
Les traitements sont multiples, chaque méthode a ses bénéfices et ses effets secondaires.

La prostatectomie radicale, qui consiste à enlever la prostate et les vésicules séminales, est un traitement indiqué en priorité dans les cas localisés chez les hommes de moins de 65 ans, et comporte des effets secondaires sexuels non négligeables.
La curiethérapie, technique qui consiste à implanter de façon permanente des grains d’iode radioactif 125 dans la prostate pour détruire la tumeur est aussi un technique proposée aux hommes jeunes mais comporte parfois des effets secondaires d’inflammation.
La radiothérapie externe est proposée aux hommes de plus de 70 ans, ou en cas de contre-indication opératoire.

Dans les tumeurs avancées, l’adjonction d’une hormonothérapie fait cesser la prolifération des cellules cancéreuses. Mais l’effet reste limité dans le temps car après 18 à 24 mois, les cellules cancéreuses ont tendance à échapper au traitement (On parle d’échappement hormonal). Il faut alors se tourner vers d’autres prises en charge (chimiothérapie, radiothérapie) qui procurent au patient un confort local, un soulagement des douleurs de compression.

Les formes peu agressives, non métastatiques peuvent également bénéficier de l’hormonothérapie au long cours, mais il faut surveiller les paramètres osseux, ces traitements étant réputés favoriser l’ostéoporose.

Complications
Le traitement des troubles sexuels, après prostatectomie ou irradiation, (troubles de l’érection, absence de sperme et d’éjaculation) sont variables et dépendent du stade initial. Le retour de l’érection peut être difficile si l’on a dû enlever les bandelettes vasculo-nerveuses.
La plupart des patients sont continents, mais 10 % d’entre eux gardent une incontinence au delà d’un an.
Les dysfonctionnements sexuels n’ont évidemment pas le même impact chez un patient âgé et chez le sujet jeune.
On note une augmentation du risque de fractures osseuses liées au traitement hormonal qui nécessite de nouvelles collaborations entre urologues, cancérologues et orthopédistes.

Pronostic
Chez l’homme de moins de 65 ans, la prostatectomie radicale permet une réduction de la mortalité à 10 ans. Les patients porteurs d’un cancer de bas grade avec un score de Gleason de 6 ont la même espérance de vie que la population générale. Elle est diminuée de moitié lorsque de Gleason se situe entre 8 et 9.


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Date dernière révision :
05/02/2021





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