Cystectomie avec remplacement de la vessie par de l’intestin


Document destiné au patient

Vous venez de subir une cystotomie avec remplacement de vessie

Informations générales

Après un remplacement de la vessie, il vous est recommandé de boire abondamment (> 2litres/ jour), d’uriner régulièrement.
Il vous est aussi conseillé d’éviter les efforts et les déplacements importants dans le premier mois suivant l’intervention.

Cette intervention va modifier votre façon d’uriner puisque vous allez perdre la sensation de besoin.
Vous devrez donc apprendre quels sont les nouveaux signes qui vous indiquent que votre vessie est pleine (sensation de pesanteur pelvienne).
Pour assurer une bonne vidange: vous devez aller uriner à heures fixes avec un intervalle de 2 à 3 heures au plus, si possible en position assise en vous relaxant au maximum et en prenant le temps de vidanger toute la neovessie. La nuit, il est recommandé de se réveiller toutes les 2h voire 2h30 pendant les 3 premiers mois puis d’espacer les réveils petit à petit jusqu’à une miction toutes les 3h voire 4h.
Vous pourrez éventuellement être amené à avoir de la rééducation pour agir sur la continence et la qualité des mictions. Votre urologue vous a expliqué le fonctionnement de cette nouvelle vessie, il est impératif de suivre ses conseils.
Vous ne devez pas vous inquiéter de la modification de l’aspect de vos urines qui est principalement dû à la présence de mucus fabriqué par d’intestin. Ce mucus sera visible sous la forme de petit filament gluant qui lorsqu’il s’agglomère peuvent parfois former des bouchons dit « bouchons muqueux ». Avec une vessie reconstruite, il est normal que des bactéries soient retrouvées sur les analyses d’urine (car elles viennent du segment intestinal utilisé). En l’absence de symptômes ou de circonstances particulières, cette colonisation par des bactéries ne nécessite pas de traitement antibiotique ou de surveillance particulière.

Voici un rappel:

  • La rééducation post-opératoire est indispensable au résultat chirurgical.
  • Il y a 3 temps après l’intervention : l’acquisition de la continence, la dilatation de la plastie et la prévention de l’hypercontinence.
  • La miction s’effectue assis, par poussée abdominale aidée par des manoeuvres de compression abdominale manuelle avec relaxation des sphincters urétraux et du plancher pelvien jusqu’à vidange complète.
  • L’intervalle entre 2 mictions ne doit pas dépasser 3 heures le jour et 5 heures la nuit à terme, il ne faut pas attendre la sensation d’envie d’uriner.
  • Il faut boire 2 litres par jour.

Signes qui peuvent survenir et conduite à tenir

La miction est plus lente et nécessite un effort de poussée abdominale pour vider complètement ce nouveau réservoir urinaire. Des fuites peuvent survenir la nuit ; elles sont en rapport avec des contractions incontrôlées de ce réservoir pendant le sommeil.
En cas de d’impossibilité d’uriner (blocage), il s’agit souvent d’une rétention sur bouchon muqueux. Il faut alors créer une surpression abdominale pour évacuer le bouchon (tousser, pousser, pression abdominale manuelle…).
En cas de difficultés chronique à vider votre neovessie, il est important d’en parler rapidement à votre urologue. En effet, la neovessie ne doit pas se dilater et donc il est nécessaire de toujours veiller à une bonne vidange régulière.

Les fuites d’urine sont pratiquement constantes dans les suites opératoires immédiates. La rééducation que vous allez pratiquer va améliorer progressivement votre continence.
C’est la continence nocturne qui est la plus longue à obtenir. Une incontinence invalidante persistant au delà de 6 mois nécessite que vous en parliez à votre urologue pour envisager une prise en charge spécifique.

Les douleurs lombaires uni ou bilatérales peuvent avoir de multiples causes. Apres l’intervention que vous venez de subir, il peut s’agir d’une rétention des urines dans le rein. Si la douleur est unilatérale, il est probable qu’il existe une difficulté de passage des urines de l’uretère dans la neovessie. Si les douleurs sont bilatérales, il peut s’agir d’une rétention d’urine dans la neovessie. Dans les deux cas, il est important de consulter votre urologue.

La survenue d’une fièvre n’est pas habituelle. Toute fièvre post opératoire inexpliquée doit conduire à une consultation médicale avec un ECBU.

Les urines malodorantes: Il peut s’agir de la traduction d’une infection urinaire sévère. Il est nécessaire d’augmenter la boisson et de vérifier par un ECBU la stérilité des urines.

Si des douleurs abdominales apparaissent, il peut s’agir d’une rétention d’urine. En effet, le besoin d’uriner n’étant plus ressenti comme avec une vessie native, des douleurs abdominales sont souvent le premier signe d’une rétention d’urine. Il faut alors essayer de vidanger sa neovessie en prenant le temps d’uriner. Si cela s’avère impossible, il faut alors mettre en place en urgence une sonde urinaire pour évacuer les urines de la neovessie.

Après chirurgie abdominale, le retour au transit digestif normal peut nécessiter quelques semaines. Des troubles du transit sont fréquents. Une période de plusieurs jours sans selle n’est pas un signe inquiétant. A l’opposé, l’absence de gaz, des nausées ou des vomissements nécessitent une consultation urgente auprès de votre chirurgien.

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Date dernière révision :
01/06/2021





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