Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) - Adénome prostatique
Document destiné au patient
Signes
L’hyperplasie bénigne de la prostate (ou adénome de la prostate) est une situation très fréquente chez l’homme. Son incidence augmente avec l’âge.
Les signes qui évoquent des troubles liés à l’HBP sont :
- la faiblesse du jet
- la nécessité de plusieurs levers nocturnes pour des envies d’uriner
- des mictions fréquentes
- un besoin de pousser pour uriner
- un besoin impérieux d’uriner (nécessité d’uriner très rapidement pour un besoin urgent)
- des fuites urinaires
- une impression de mauvaise vidange vésicale
- parfois une hématurie (sang dans les urines)
La sévérité des troubles n’est pas toujours en rapport avec la variation du volume prostatique. Ceci explique qu’un patient peut avoir une prostate de volume normal et des troubles urinaires importants tandis que d’autre aura une prostate volumineuse avec peu ou pas de troubles urinaires.
Diagnostic
Les troubles urinaires cités précédemment suggèrent la possibilité d’une HBP symptomatique. Votre médecin peut mettre en route un traitement lorsque ces signes sont importants et créent une véritable gêne.
Des questionnaires sur la fréquence de ces troubles et leur retentissement sont parfois utilisés. L’IPSS est le score le plus diffusé évaluant 7 symptômes parmi lesquels la pollakiurie, les mictions impérieuses, la diminution de la force du jet urinaire etc…
En plus de l’interrogatoire, il est nécessaire de réaliser un toucher rectal afin d’apprécier la prostate.
Lorsqu’il y a lieu d’envisager un dépistage du cancer de la prostate, après avoir informé le patient des conséquences, un dosage du PSA est réalisé. Parfois un dosage de la créatininémie est demandé pour connaître la fonction rénale.
La débitmétrie est utilisée par l’urologue pour apprécier objectivement la qualité de la miction.
Une échographie de la vessie et des reins est indiquée pour étudier le retentissement sur la vessie (parois épaissies, résidu postmictionnel) et le haut appareil (dilatation).
Traitement
Il faut en effet distinguer :
- l’HBP non symptomatique non compliquée qui ne nécessite aucun traitement, voire même l’absence de surveillance selon le contexte,
- l’HBP symptomatique non compliquée qui requiert un suivi et un traitement médical voire chirurgical en cas d’échec,
- l’HBP symptomatique et/ou compliquée pour laquelle un traitement médical ou chirurgical est indiqué.
Le traitement médical
Il existe 3 classes de traitement pour l’HBP :
- les alpha bloquants qui favorisent le relâchement du col de la vessie
- les inhibiteurs de la 5 alpha réductase qui diminuent le volume prostatique
- la phytothérapie.
Chacune de ces 3 classes possède une efficacité comparable malgré des mécanismes d’action différents. Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires : anéjaculation pour certains alpha bloquants et troubles de l’érection pour les inhibiteurs de la 5 alpha réductase.
L’objectif du traitement est la réduction des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie (réduction de la gêne liée aux signes urinaires). Il faut parfois essayer plusieurs traitements avant de trouver celui qui convient.
Le traitement chirurgical
La chirurgie se justifie en cas d’échec du traitement ou de complications.
Techniques de référence : la résection de la prostate, l’incision cervico-prostatique, le laser prostatique ou l’adénomectomie par voie haute. Le but est d’élargir l’urèthre prostatique dont le rétrécissement est à l’origine des troubles présentés par le patient. La mortalité est très faible (<1%). L’éjaculation rétrograde est fréquente alors que le risque d’incontinence ou de rétrécissement de l’urèthre est rare.Page Précédente Date dernière révision :
05/02/2021