Instillations intravésicales de Bcg - Retour à la normale

Extrait "Uronews" site de l'AFU Urofrance.org

Après une période de plus de trois ans de difficultés d’approvisionnement en BCG du marché français et des recommandations de restrictions de son utilisation dans la prise en charge des tumeurs de vessie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM), l’industrie pharmaceutique garantit à nouveau une production et une distribution suffisantes.

En effet, selon l’ANSM, les deux spécialités à base de BCG disposant d’une AMM (ImmuCyst et BCGMedac) sont de nouveau disponibles en quantités adéquates. Vient s’y ajouter la spécialité OncoTICE, autorisée à l’importation depuis le mois dernier. « La production conjointe de souches par ces trois industriels permet de penser qu’il y a suffisamment de doses disponibles pour revenir aux recommandations d'usage de l’AFU », estime le Pr Morgan Rouprêt (AP-HP), responsable du sous-comité « vessie » au CCAFU.

Retour aux recommandations « standards »

La stratégie d’épargne du BCG édictée par l’ANSM et l’AFU en 2014, qui visait à réserver la BCG thérapie au traitement d’induction des TVNIM à risque élevé de récidive et de progression, n’a donc plus lieu d’être. « L’état de pénurie dans lequel nous étions a contraint l’AFU à édicter des recommandations de restrictions qui étaient des recommandations de crises », rappelle Morgan Rouprêt. « Il faut néanmoins admettre que la qualité du service médical rendu au patient a été diminuée pendant toute cette période, avec une nette recrudescence de cystectomies indues. »

Malgré le réapprovisionnement du marché français, le risque d'une nouvelle situation de crise n’est pas à exclure dans les années à venir. « Nous sommes sur un marché mondial, où comparativement à d’autres molécules, la BCG thérapie correspond à un volume de prescription et un gain économique trop faible au regard du coût de la production des souches », regrette l’urologue parisien.

La BCG thérapie traitement de référence

Cela conduit certains groupes pharmaceutiques tels que Sanofi Pasteur, fabricant de l’ImmuCyst, à se retirer d’un marché jugé peu lucratif. Au premier semestre 2019, la production d'ImmuCyst cessera ainsi définitivement. « Quantité ne veut pas toujours dire qualité, et s'agissant du BCG, il serait de bon ton de se poser aussi la question de l'efficacité des différentes souches de BCG », indique Morgan Rouprêt.

Certaines alternatives thérapeutiques ont été proposées et sont en cours d’évaluation, telles que la mitomycine C chauffée ou les immunothérapies PD1/anti-PDL1. Mais le BCG demeure le « traitement de référence pour les TVNIM de haut risque », souligne Morgan Rouprêt, « compte tenu du faible niveau de preuve scientifique disponible dans la littérature pour les autres traitements ».




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