La toxine botulique A dans le traitement de l'hyperactivité vésicale idiopathique

Cela fait un an que la toxine botulique A (BotoxTM) a obtenu une AMM pour le traitement de seconde ligne de l’hyperactivité vésicale idiopathique. Le Pr Emmanuel Chartier-Kastler de l’hôpital universitaire de la Pitié-Salpétrière (Paris 6) a fait le point sur sa place dans l’arsenal thérapeutique.

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Membre expert du Comité de Neuro-urologie et président du Neurourology promotion committee de l’ICS, le Pr Chartier-Kastler a été investigateur dans les études cliniques sur ce médicament.
« Le préambule fondamental est que ce traitement reste destiné aux patients atteints d’hyperactivité vésicale idiopathique qui sont réfractaires aux traitements de première ligne (anticholinergiques ou rééducation périnéale) », commente le Pr Chartier-Kastler.


L’utilisation de la toxine botulique A est « invasive » puisqu'elle nécessite une endoscopie. De plus, elle peut générer un effet secondaire qui heureusement reste rare : la constitution d’un résidu post-mictionnel pouvant entraîner la nécessité d’effectuer des auto-sondages (de façon temporaire et réversible).

Les patients concernés doivent avoir bénéficié d’un diagnostic complet de l’hyperactivité vésicale, de manière à vérifier que leur pathologie n’avait pas d’autre cause. Ils doivent donc tous avoir eu une cystoscopie, un bilan urodynamique et un catalogue mictionnel. « Il faut être sûr qu’on ne passe pas à côté d’une cause curable et que les autres traitements sont bien en échec », résume le Pr Chartier-Kastler.
Une fois ces précautions posées, il faut reconnaître que les résultats de la toxine botulique sont très positifs. « Cela transforme l’incontinence des patients », commente le Pr Chartier-Kastler. D’après les études de phase III, plus de 40% des patients qui en bénéficient sont parfaitement secs, et plus des trois quarts ressentent une amélioration telle qu’aucun autre traitement n’en avait obtenue. En parallèle l’amélioration perçue sur l’urgenturie est un élément majeur d’amélioration de la qualité de vie.

Reste une question, précise le Pr Chartier-Kastler : connaître les résultats à plus long terme. « Pour l’instant, on observe une amélioration spectaculaire de l’incontinence, mais c’est transitoire », indique-t-il. Il est nécessaire de réinjecter les patients tous les 6 à 9 mois, voire un an chez certains. A ce jour, on sait qu’après une réinjection, la toxine est toujours aussi efficace. « Mais à 5 ou 10 ans, quel sera le taux d’échappement ? Nul ne peut le dire actuellement ».

Il y a donc matière à poursuivre les études.



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