Bénéfices de l'activité physique pour les patients atteints de cancer de prostate localisé

Une étude canadienne a tenté d’analyser les effets d’un exercice soutenu et régulier sur les aptitudes cardiorespiratoires et l’anxiété de patients atteints d’un cancer de la prostate localisé à faible risque d’évolution.

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Leurs conclusions mettent en lumière les bénéfices particuliers de l’activité physique dans cette population.


L’essai ERASE (Exercise during Active Surveillance for Prostate Cancer) est une étude monocentrique randomisée de phase II menée à l’Université d’Alberta, à Edmonton (Canada). Elle a donné lieu à deux publications, intervenues respectivement en octobre 2021 et avril 2022 dans le journal Jama Oncology et dans le Journal of Urology. « Les effets bénéfiques de l’activité physique dans une population de patients atteints d’un cancer du colon ou du sein sont connus et renseignés dans la littérature, explique le Dr Rozet, chirurgien urologue à l’Institut Mutualiste Montsouris et membre de l’AFU. Il ajoute : on dispose également d’informations sur l’efficacité de l’exercice sur le cancer de la prostate au stade métastatique, mais il y a très peu de données concernant les cancers de la prostate localisés à faible risque évolutif, ce qui constitue l’originalité de cette étude. »

Des résultats physiques concluants

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont inclus 52 patients atteints d’un cancer de la prostate localisé sous surveillance active. Ces derniers ont été randomisés en deux groupes : le premier bénéficiait d’un entraînement fractionné de haute intensité, trois fois par semaine pendant 12 semaines, tandis que le second suivait les soins habituels. « On parle ici d’une activité physique relativement soutenue, alternant échauffement, activité intense et récupération, sur une durée de près d’une heure », détaille le Dr Rozet.

Outre une bonne adhésion du groupe « activité physique » au protocole (96%), les scientifiques ont observé une amélioration de la consommation d’oxygène au pic d’effort avec une différence d’1,6mL/kg/min entre les deux groupes. Dans leurs premières conclusions, l’équipe de chercheurs notent également une légère baisse du taux de PSA dans le premier groupe. « C’est un petit signal sur l’efficacité cancérologique, sans que l’on puisse en déduire le mécanisme sous-tendu », décrypte le Dr Rozet.

Des patients moins anxieux

Les scientifiques se sont ensuite intéressés aux résultats fonctionnels, psychologiques et cognitifs de l’activité physique en étudiant l’anxiété et les symptômes associés chez les 52 patients inclus dans l’essai. Dans le groupe « activité physique », ils ont observé une diminution de l’anxiété et de la peur de la progression de la maladie, du stress, de la fatigue ainsi qu’une meilleure estime de soi.

« La peur d’être porteur d’une maladie non traitée peut être particulièrement invalidante. Ces résultats montrent qu’un patient qui pratique une activité physique régulière est un patient qui se sent mieux et est donc plus apte à gérer sa maladie », analyse le Dr Rozet, avant de conclure : « comme cela est souligné dans de nombreuses recommandations, il est capital d’ajouter l’activité physique à nos pratiques quotidiennes, pour tous les patients y compris ceux atteints d’un cancer de la prostate à un stade local et sans traitement ».

Extrait "Uronews" site de l'AFU Urofrance.org


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