L'incontinence urinaire de la personne âgée

La prévalence de l’incontinence urinaire est d’environ 54% dans la population âgée de plus de 65 ans et source de consultations avec un urologue. Elle n’est pas à négliger dans cette population du fait de l’impact très néfaste que celle-ci peut avoir sur leur qualité de vie alors que cette dernière doit être la priorité dans la prise en charge gériatrique.

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Le point de vue du gériatre avec le Dr Cyrielle Rambaud (Nice).

Les personnes âgées constituent une part importante de la consultation d’un urologue, que ce soit pour l’hyperactivité vésicale, les troubles prostatiques, ou l’incontinence urinaire. La prise en charge de cette population peut s’avérer très difficile du fait de leur hétérogénéité. Avant toute prise en charge thérapeutique, il faut considérer la personne âgée dans sa globalité. Il est important de peser la balance bénéfice/risque en fonction de leurs fragilités et de leurs comorbidités (HTA, diabète, insuffisance rénale, …).

Par exemple, concernant l’incontinence urinaire par urgenturie, les recommandations sont très « verticales » pour Cyrielle Rambaud, avec une orientation rapide vers le traitement médical, notamment par les anticholinergiques. « Les anticholinergiques ne sont pas à bannir chez la personne âgée mais leur prescription doit être raisonnable et raisonnée. En effet, les anticholinergiques peuvent conduire à une aggravation de troubles neurocognitifs ou à une confusion chez les patients présentant une fragilité préexistante. Le risque sera d’autant plus grand, qu’il existera une « charge » anticholinergique élevée, c'est-à-dire l’accumulation d’autres traitements ayant des propriétés anticholinergique ».

La co-prescription doit reposer sur des échelles, qui classent les médicaments en 3 catégories en fonction de leur charge anticholinergique. « La qualité de vie chez les personnes âgées est à privilégier. Il faut pouvoir dépister les fragilités de ces derniers, et informer non seulement le patient mais également l’entourage des effets secondaires potentiels des traitements instaurés. Un suivi régulier est également essentiel avec réévaluation du traitement, les perdus de vue étant souvent les plus fragiles et à risque de décompensation globale. »

Une prise en charge multidisciplinaire

Il est utile de mettre en place une discussion avec un gériatre avant la prise de décision thérapeutique médicale ou chirurgicale. L’important est de de ne pas brûler les étapes et de pouvoir dépister les patients fragiles pour éviter d’éventuelles complications gériatriques. Le diagnostic et l’orientation thérapeutique peuvent être réalisés par un urologue ou par un gériatre spécialisé. « A Nice, nous avons même créé une réunion hebdomadaire entre urologue et gériatre afin de prendre des décisions collégiales pour la prise en charge des patients difficiles à traiter. », raconte Cyrielle Rambaud.

La personne âgée est par définition un patient complexe pouvant présenter de nombreuses fragilités. Savoir privilégier la qualité de vie de ces personnes est avant tout le plus important, afin de ne pas traiter seulement un « symptôme » mais un patient dans sa globalité.



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